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Naufrage du sous-marin Koursk

Nous a-t-on tout dit ?

Par Ema Nymton - 24 août 2000



--- début de transmission ---

12/08/00
Mer de Barens
Manoeuvres de la flotte russe du Nord
Un SSGN s'échoue par 100 m de fond
Cause du naufrage : inexpliqué
Sauvetage de l'équipage (118 hommes) : échec

--- fin de transmission ---

Le Koursk (K 141) (Oscar II pour l'OTAN) est un sous-marin à propulsion nucléaire (deux réacteurs refroidis à eau) lanceur de missiles (SSGN) actif depuis 1995. Il peut déplacer plus de 14 000 tonnes en surface et 18 000 en plongée, à 30 noeuds. Avec ses 154 m de long, ses 24 missiles de croisière d'une portée de 500 km et ses 36 torpilles, c’est un des fleurons de l’armée russe.

Comment un tel sous-marin, moderne et gigantesque a-t-il pu déchirer sa coque et couler tuant tout son équipage et laissant au fond de la mer de Barens deux réacteurs nucléaires incontrôlés ainsi que tout un système d'armes (soit disant "non nucléaires") à l'abandon ?

L’hypothèse officielle

Le Koursk aurait éperonné un sous-marin occidental (américain ou britannique) ou encore un navire de surface. Cette hypothèse est celle retenue par le ministre russe de la défense, Igor Sergueïev, qui se disait "incliné à penser qu'il s'était agi d'une collision avec un objet, sous-marin selon toute probabilité". "Il s'agissait d'un gros objet, comparable au sous-marin Koursk" (cf. dépêche de l’AP du 22 août 2000 0h40).

De sources militaires russes, un fragment de coque d'un sous-marin étranger aurait été trouvé à 300 mètres du lieu de l'accident, et le 13 août un autre fragment de dimensions équivalentes tout près de l'épave du Koursk.

Qui le Koursk a-t-il heurté ?

La US Navy a démenti qu'un vaisseau américain soit impliqué dans l'accident. Notons tout de même qu'elle n’a pas dit "nous n'étions pas dans le secteur" ... la nuance peut avoir son importance. En effet, depuis longtemps les flottes américaines et russes (ex-URSS) se livrent de véritables rodéos. "Viens ici tu vas voir qui est le plus fort !" Souvent ses jeux "d'adultes" finissent en collision. Les références ne manquent pas.

De plus les américains ont la facheuse tendance de vouloir surveiller en permance leurs petits camarades. Pourrait-il s'agir d'une mission de surveillance qui a mal tourné ?

Le patron de la flotte du Nord déclarait le 19 août que son navire avait percuté une mine de la seconde guerre mondiale... Pendant 6 jours il avait affirmé que la cause de l'accident était une collision et maintenant le "sous-marin inconnu" devient "une mine" qui traîne là depuis la deuxième guerre !

D'après les sismologues norvégiens, deux explosions de forte puissance (1.5 et 3.5 sur l'échelle de Richter = 1-2 tonnes de TNT) ont secoué le sous-marin à 2 minutes d'intervalle. Mais, était-il déjà au fond de la mer ou naviguait-il encore ?

Une balise flottante d'origine inconnue, a été vue prés du Koursk le lendemain de l'échouage. Elle a disparu avant que les russes ne puissent s'en emparer. N'oublions pas que la météo était mauvaise dans cette mer Arctique.

Alors, y a-t-il eu collision ? Le sous-marin a-t-il reçu une torpille ? A-t-il percuté une mine ?

Bien évidement, les experts américains, anglais et norvégiens penchent pour la thèse de l'explosion accidentelle d'une torpille au moment de son éjection dans le cadre d'une manoeuvre d'entraînement. Cette thèse fort plausible, qui tend à faire passer les militaires soviétiques pour des amateurs irresponsables, et pauvres de surcroît, arrange bien les états occidentaux qui veulent déloger la Russie de son rang de superpuissance militaire.

Le manque de transparence du haut commandement de la flotte du Nord ne facilite pas l’affaire. Pourquoi l'amiral commandant a-t-il fait des déclarations contradictoires à six jours d’intervalle ?

Qu’y avait-il à bord du Koursk ?

De nombreuses personnes se sont inquiétés de la présence ou non d’armes nucléaires dans le sous-marin. Officiellement, seuls les réacteurs étaient nucléaires, mais rien ne nous oblige à en rester là.

Vladimir Poutine a pendant longtemps rechigné à recevoir de l’aide des occidentaux. Les plongeurs Norvégiens se sont contentés de rester à l’extérieur du sous-marin pour effectuer leurs recherches. On pourrait aisément imaginer certaines pressions des russes sur les occidentaux pour qu’ils ne se mêlent pas trop de cette affaire.


Un schéma du sous-marin (source : Reuters)

De l'avis des experts, remonter le sous-marin à la surface coûterait trop cher aux russes, ces derniers envisageraient donc de le laisser au fond de la mer, "conservé" pour éviter des fuites radioactives. Les scientifiques russes ont ainsi élaboré des techniques pour transformer le sous-marin en sarcophage ("toutes les fissures et les brèches seront bouchées à l'aide de matériaux spéciaux", écrivait le quotidien russe Vedomosti).

Cette technique aurait déjà été utilisée sur l'épave du Komsomolets, un sous-marin nucléaire soviétique échoué en mer de Norvège par 1.600 mètres de fond, le 7 avril 1989.

Maintenant tous les scénarios, même les plus fous, sont permis. Par exemple, qui nous dit que certaines personnes malintentionnées ne vont pas tenter de récupérer l’armement du sous-marin ... et si cet armement s'avérait être réellement nucléaire ?

Il y a des fois où on ne sait plus si on se trouve dans un film de James Bond ou dans la réalité ...

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