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LES DECODEURS PIRATES Depuis 1984, les décodeurs pirates pour chaînes de télécryptées sont très recherchés sur le marché noir. LES PREMIERS SYSTEMES DE CODAGE Dans le cahier des charges du système de cryptage vidéo, les impératifs de coût sont très importants surtout quand la production peut atteindre plusieurs millions d'exemplaires. Le premier système de codage, appelé Discret, était donc assez simple. Il utilisait le principe du décalage de ligne. On décale horizontalement le début de chaque ligne. Du coup l'image n'est plus alignée sur le bord de l'écran. Elle devient illisible. Le système de Canal+ utilisait trois positions de début de ligne différentes. Pour obtenir ce décalage spatial sur votre télévision, il insérait lors de l'émission un retard variable entre le signal de début de balayage écran et le début des informations images, pendant ce retard, votre télévision n'affichait qu'un début de ligne noir. Puis l'information image arrivant, la ligne se formait sur l'écran ' décalée, en retard. Ce décalage spatial obtenu par retard temporel avait trois valeurs possibles: 0, 902 ou 1804 nanosecondes, correspondant à zéro, un ou deux retards de 902 ns. Pour décider du retard à appliquer, le codage lors de l'émission et le décodage dans votre décodeur utilisaient un générateur pseudo-aléatoire de nombres. "Pseudo", car il n'y a pas de hasard. Ce générateur était en réalité une très grande suite de chiffres compris entre 0 et 2, indiquant le nombre de retards à appliquer. Par exemple: 0 1 2 2 1 2 0 2 1 0 2 1 0 2 1 (etc...).Quand on arrive a la fin de la série, on reprend les valeurs du début, En insérant le code reçu en début de mois dans les décodeurs officiels de Canal+, on fournissait simplement la position initiale dans la série (un mot de 1 1 bits). Bien sûr, codage et décodage commençaient au même endroit. LES PREMIERS PIRATES C’est du codage simpliste,,pas d'algorithme, pas de transformation des informations, juste un décalage temporel et donc spatial. Les premiers électroniciens, qui se sont penchés sur la réalisation de décodeurs pirates, avaient bien observé ce décalage temporel. Au début, il salissait Plus d'un j'eu qu'un acte de délinquance volontaires Radio plan, l'un des magazines les plus lus, ira même jusqu'à publier les plans d'un décodeur pirate. Après un procès en référé, le numéro en question fut rapidement retiré de la vente. DE PLUS EN PLUS PERFECTIONNES Un autre type de décodeur apparut rapidement. Son fonctionnement était en tout point identique aux officiels estampillés Canal+. Il possédait la meme série de 0,1,2 dans le même ordre. Il suffisait de trouver la position de début de la série, utilisée pendant le mois. Le premier jour du mois, il fallait allumer le fameux décodeur et appuyer sur un bouton. A partir de ce moment-là, le décodeur passait en revue toutes les positions de la série pseudo-aléatoire. Il démarrait à une position, décodait les six images, puis recommençait avec la position suivante. L’amateur restait devant l'écran en attendant de voir une image en clair. Dès qu'elle apparaissait, il appuyait sur un autre bouton pour stopper l'exploration des autres codes. Cela pouvait prendre parfois jusqu'à un quart d'heure, mais une fois trouvé, Canal+ était en clair pendant un mois Ensuite, ces systèmes se sont perfectionnés. Ils détectaient automatiquement le bon codage. Ils se sont miniaturisés, tenant dans un boitier de cassette vidéo. Certains ont même été intégrés directement dans le téléviseur afin de passer inaperçus ! Les électroniciens sont devenus marchands, les prix des composants nécessaires ont baissé : on trouvait des décodeurs pirates pour environ mille francs. Le piratage prenait trop l'ampleur et Canal+ a décidé de changer de système. C'est le Syster de Nagravision, développé en France par Sagem pour Canal+. MEME LES PC DECODENT MAINTENANT Au même moment, les chaînes diffusées par satellite se multiplient. Beaucoup sont cryptées. Il existe différentes protections. Le D2Mac est apparu dans les années 80. Il essayait d'améliorer la qualité de l'image et du son. C'était une tentative de télévision à haute définition analogique mais avec un son numérique. C'est d'aîlleurs avec ce son numérique qu’étaient transmises les données de contrôle d'accès Eurocrypt pour les émissions à péage. Pour l'anecdote, ce système a été développé par France Télécom à partir du DES modifié en retirant les permutations initiales et finales pour gagner du temps. De nombreuses chaînes, françaises et étrangères, surtout axées sur le cinéma, étaient (ou sont toujours) protégées de cette façon, dont... Canal+ et Ciné Cinéma 16/9 ! LE PC SERT AUSSI MAINTENANT DE TV Mais avec la montée en puissance des PC , un autre système de piratage est apparu. Au lieu de contourner les contrôles d'accès, les PC ont maintenant la puissance de décrypter en temps réel les images émises. Et là, adieu le remplacement onéreux du décodeur pirate lorsque les procédés de cryptage changent ! UNE ATTAQUE BASEE SUR LES STATISTIQUES Certains algorithmes des programmes de decodage se basent sur la cohérence d’une image vidéo.La plupart du temps y a très peu de différence entre deux lignes successive d'une image. Les changements se font progressivement. Les éléments d’une image s'étalent sur plusieurs lignes. On peut espérer que deux lignes, éloignées sur l’image cryptée, mais assez proches, du point de vue de leur structure et de leur luminance, sont assez proches également spatialement sur l'image en clair. Le système de décodage pirate choisit donc une clef parmi les 32 768 possibles et place les lignes d'après cette clef. Ensuite, il essaye de déterminer si cette clef est la bonne, il calcule le taux de luminance d'une ligne et la compare avec la suivante. Si la difference est faible, on peut espérer que ces deux lignes soient côte à côte. La clef est peutêtre exacte. Au contraire, si la différence est élevée, la clef a une forte chance d'être fausse. Pour valider une clef, ces tests doivent s 1 effectuer sur un grand nombre 1 de lignes. Mais plus on teste de lignes et moins la vitesse de décodage est bonne. Et en fait, il faudrait comparer toutes les lignes deux à deux. C'est un travail monstrueux, mais toujours pas parfait ! Avec un carré blanc sur un fond noir : on peut intervertir de nombreuses lignes tout en conservant l'aspect de la figure. Plusieurs clefs permettent donc de décoder cette image, mais une seule est la bonne L’EXEMPLE Nous avons trouvé sur l'internet un programme qui implémente cet algorithme complexe. Appelons-le Toto, pour vous empêcher de le trouver à l'aide d'un moteur de rechercher D'ailleurs, les sites proposant Toto ont la curieuse tendance de voyager énormément d'un jour à l'autre... Les amis de Toto auraient-ils peur de quelque chose ? UNE UTILISATION DIFFICILE L’affichage se fait en plein écran. Le rythme de défilement des images peut atteindre assez facilement 25 images par seconde. Par contre, le résultat n'est pas parfait : l'image redevient souvent partiellement ou totalement cryptée. Mais il reste possible de comprendre les émissions. Par exemple, si vous regardez un match de foot, les joueurs en bas de l'image seront lisibles alors que les spectateurs dans les tribunes resteront sans doute brouillés. Évidemment, une bonne réception d'antenne améliore beaucoup le résultat. Et vous disposez de nombreux réglages afin de trouver la configuration qui apportera les meilleurs résultats à la fois sur là qualité de l'image et de son taux de rafraîchissement : résolution de sortie (du 400 x 300 au 800 x 600), nombre de couleurs (de 2 à 16 millions), taille de l'image (les bandes noires des films au format Cinémascope n'ont pas à être décryptées), etc. Et, à vrai dire, beaucoup d'utilisateurs n'arrivent pas à avoir la moindre image ! |
depuis le 30/09/2003